Mai 68 - mai 2018. Boris Gobille : « Redonner la parole aux anonymes »

« Le Maine Libre » : Vous venez dédicacer samedi 5 mai vos ouvrages, récemment publiés, à la librairie Thuard au Mans. Quels sont-ils ?

Boris Gobille : « Le Mai 68 des écrivains » (CNRS Éditions) parle de l'engagement politique des écrivains français d'avant-garde notamment.

« Mai 68 » (collection Repères, éditions de La Découverte) est une réédition actualisée, la première édition datant de 2008, d'un ouvrage de synthèse sur les événements.

« Mai 68 par celles et ceux qui l'ont vécu » publié en mars 2018 est un ouvrage coordonné par Christelle Dormoy-Rajramanan, Erik Neveu et moi-même. Nous avons collecté des témoignages d'hommes et femmes de tous âges, de tous milieux, de toutes origines qui ont vécu Mai 68.

Comment est née l'idée, originale, de collecter la parole des anonymes de Mai 68 ?

Au départ, cela a été une idée du directeur des éditions de l'Atelier, Bernard Stéphan. Erik Neveu et moi avions auparavant collaboré à l'édition du « Maitron » (dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, NDLR). Nous nous étions déjà intéressés aux anonymes du monde ouvrier et avions travaillé sur les Soixante-huitards ordinaires. Quand l'éditeur nous a proposé ce projet nous avons sauté sur l'occasion.

Pourquoi avoir fait le choix de leur donner la parole ?

Cet ouvrage entend apporter de nouvelles connaissances sur Mai 68. Il y a une mémoire dominante de Mai 68, celle des porte-parole, des figures médiatiques, des critiques. Or les anonymes n'apparaissent pas et ne se reconnaissent pas dans la restitution des événements qui est faite. On a beaucoup parlé de Mai 68 à travers ce qui s'est passé à Paris, dans le quartier Latin notamment, dans le milieu étudiant, or c'est aussi un mouvement ouvrier qui a gagné toute la France.

« Mai 68 par celles et ceux qui l'ont vécu », (29,90 €. Les éditions de l'Atelie).

Rencontre-dédicace avec Boris Gobille samedi 5 mai à 16 heures à la librairie Thuard au Mans.

Plus d'informations dans « Le Maine Libre » du samedi 28 avril. Un journal à lire en version numérique en cliquant ici.